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La fille de Robert Boulin assigne l’Etat pour « faute lourde », estimant que l’enquête sur sa mort n’avance pas

Depuis plus de quarante ans, Fabienne Boulin bataille pour faire reconnaître que son père, alors ministre du travail en exercice, ne s’est pas suicidé en 1979, mais a été victime d’un assassinat politique.

Par  (Ramatuelle (Var), envoyée spéciale)

Publié le 17 juin 2021 à 15h12, modifié le 20 juin 2021 à 13h02

Temps de Lecture 5 min.

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Le ministre du travail Robert Boulin sort du palais de l'Elysée, le 26 septembre 1979, après avoir participé au conseil des ministres.

Lorsqu’elle a appris le renoncement d’un témoin « essentiel », lassé d’avoir attendu durant six mois sa convocation par le magistrat instructeur, Fabienne Boulin a considéré que la coupe était pleine. Le 15 juin, la fille de Robert Boulin a assigné l’Etat en justice pour « faute lourde » et demande 100 000 euros en réparation du préjudice subi. Dans son viseur, une enquête qui n’avance pas. « La Cour de cassation a défini la faute lourde comme “toute déficience caractérisée par un fait ou une série de faits traduisant l’inaptitude du service public de la justice à remplir la mission dont il est investi », explique-t-elle au Monde. Et nous en sommes clairement là. »

Fabienne Boulin bataille depuis les années 1980 pour faire reconnaître que son père, ministre du travail et de la participation du troisième gouvernement Raymond Barre, retrouvé mort à 59 ans dans un étang de la forêt de Rambouillet (Yvelines), ne s’est pas suicidé par noyade, le 30 octobre 1979, mais a été victime d’un assassinat politique.

Lire aussi l’archive (2015) : Article réservé à nos abonnés La fille de Robert Boulin a mené 35 ans de combat pour la vérité

Avant d’enclencher cette procédure contre l’Etat, elle et son époux, Eric Burgeat, avocat et ancien collaborateur de Robert Boulin, assurent avoir fait et refait les comptes. « Sur cinq ans et dix mois d’information judiciaire, depuis l’été 2015, nous avons décompté une période totale de trois ans et six mois sans qu’aucun acte d’instruction ne soit diligenté par les différents juges saisis du dossier, explique Fabienne Boulin. Nombre de la trentaine de témoins dont nous demandons l’audition n’ont toujours pas été entendus, et du coup, quatre d’entre eux sont morts, et beaucoup d’autres ne sont plus en état de témoigner. »

Guerre des droites

Dans cette histoire vieille de plus de quarante ans, Fabienne Boulin a obtenu, en août 2015, l’ouverture d’une nouvelle information judiciaire par le parquet de Versailles, des chefs d’« arrestation, enlèvement et séquestration suivie de mort ou assassinat ». « Tout s’annonçait bien, dit-elle. La doyenne des juges d’instruction du TGI de Versailles [tribunal de grande instance, devenu tribunal judiciaire en janvier 2020] a entendu sept témoins la première année puis, en septembre 2016, elle a pris de nouvelles fonctions et ses successeurs ont procrastiné. » Mme Boulin s’agace que le dernier juge, saisi en octobre 2017, ait choisi de convoquer « un témoin pourtant déjà entendu et considéré crédible par la première juge, deux ans plus tôt », plutôt que d’interroger « ceux qui ne le sont pas depuis des décennies ».

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