Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du Monde Afrique depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du Monde Afrique.

L’avancée est saluée par la plupart des historiens travaillant sur le sujet. Un arrêté interministériel publié jeudi 23 décembre au Journal officiel ouvre les archives judiciaires françaises « en relation » avec la guerre d’Algérie (1954-1962) avec quinze ans d’avance sur le calendrier légal. Alors que le code du patrimoine soumet en principe ces fonds à un délai de soixante-quinze ans avant leur libre communication – soit une échéance vouée en l’occurrence à s’étaler entre 2029 et 2037 –, ils seront désormais accessibles sans restriction en vertu d’une procédure dite « de dérogation générale ». Sont concernées « les enquêtes de police judiciaire » et « les affaires portées devant les juridictions ».
La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, qui détient la tutelle sur les Archives nationales – hors celles des ministères des armées et des affaires étrangères –, avait déjà annoncé le 10 décembre un tel geste, s’inscrivant expressément dans la démarche mémorielle d’Emmanuel Macron. Le rapport de l’historien Benjamin Stora sur la réconciliation franco-algérienne des mémoires, remis au chef de l’Etat en janvier, préconisait notamment un meilleur accès aux archives de cette période afin d’« aller vers plus de vérités ». Si l’impact sur la relation tourmentée entre Alger et Paris devrait être limité – le contentieux mémoriel n’y est qu’une simple pièce d’un puzzle stratégique sous tension –, le message vise à montrer aux opinions publiques des deux côtés de la Méditerranée que l’exécutif français prend ses responsabilités.
Il vous reste 78.87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.