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Engagement des entreprises : la souffrance des poulets réduite de 78 % avec les souches à croissance moins rapide

Le Welfare Footprint Project met en lumière les bénéfices du European Chicken Commitment



Une étude publiée par le Welfare Footprint Project, menée par des éthologues, des vétérinaires et des spécialistes du bien-être animal, compare les souffrances endurées par les poulets dans les élevages intensifs standard et dans les élevages respectant les critères du European Chicken Commitment (ECC). Les résultats montrent que l’adoption de races à croissance plus lente, requise par l’ECC, permet un net recul des souffrances des poulets.

Bien qu’ils vivent plus longtemps, les oiseaux issus de souches à croissance plus lente, élevés selon les critères de l’ECC, souffrent moins mais aussi moins longtemps que les oiseaux issus des souches à croissance rapide utilisées dans les élevages conventionnels. Ainsi, l’engagement des entreprises à respecter les critères de l’ECC permet de réduire :

  • de 24 % le temps passé par les poulets à souffrir de douleurs pénibles épisodiques,
  • de 66 % le temps passé à souffrir de douleurs continues invalidantes,
  • de 78 % le temps passé à souffrir de douleurs intenses insupportables. L’étude précise que chez l’être humain, ce type de douleur constitue le seuil au-delà duquel « de nombreuses personnes choisissent de mettre fin à leurs jours plutôt que d’endurer la douleur ».

→ Consulter les résultats 2022 du Welfare Footprint Project


Pour mémoire, le European Chicken Commitment requiert :

  • l’interdiction des souches de poulets à croissance ultrarapide,
  • l’accès à de la lumière naturelle,
  • une diminution du nombre d’animaux par mètre carré,
  • un enrichissement de l’environnement des poulets, de façon à répondre de façon minimale à leurs besoins comportementaux,
  • une méthode d’abattage n’impliquant pas un accrochage des oiseaux par les pattes, la tête en bas, alors qu’ils sont encore conscients.

→ Voir les critères du European Chicken Commitment


Des entreprises françaises à la traîne

À ce jour, si plus de 100 entreprises ont déjà pris cet engagement en France à échéance 2026, d’autres s’y refusent toujours.

C’est notamment le cas du groupe LDC, premier producteur de volailles en France et en Europe qui, en réponse aux sollicitations des associations (dont CIWF, L214, Welfarm et l’OABA), fait la promotion de sa démarche Nature d’Éleveurs. Cependant, celle-ci fait l’impasse sur des changements essentiels en matière de « bien-être » des poulets, parmi lesquels l’arrêt de l’utilisation de souches d’animaux à croissance ultrarapide.
Or, dans les conclusions de son étude, le Welfare Footprint Project insiste sur le fait que si la mise en place d’enrichissements du milieu de vie, sur laquelle s’appuie fortement Nature d’Éleveurs, est bénéfique et souhaitable dans le but de réduire les souffrances endurées par les poulets « de chair », son impact est en réalité limité si des souches à croissance ultrarapide continuent d’être utilisées.

La démarche Nature d’Éleveurs du groupe LDC, mise en avant par ailleurs par d’autres entreprises de l’agroalimentaire comme le géant du fast-food Burger King, ignore l’état actuel des connaissances scientifiques en matière de « bien-être animal » et demeure ainsi largement insuffisante.

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Le Welfare Footprint Project démontre que l’adoption du European Chicken Commitment permet de faire reculer les souffrances éprouvées par des millions de poulets dans les élevages.
Pourtant, certaines entreprises, parmi lesquelles le groupe LDC et Burger King, persistent dans le refus des critères minimaux défendus par l’ECC, et continuent notamment d’utiliser des souches à croissance ultrarapide, alors qu’il s’agit de la première cause de souffrance des poulets. Ces entreprises font fi des avancées scientifiques et s’opposent délibérément au recul des pires pratiques d’élevage. L214 va continuer son travail d’information du public et invite plus que jamais les entreprises à prendre leur part de responsabilité en s’engageant à respecter la totalité des critères de l’ECC.
 »


Le Welfare Footprint Project

Le Welfare Footprint Project est un projet de recherche international qui mesure l’empreinte éthique de différents produits et services utilisant des animaux. Il se base sur la souffrance comme unité de mesure et de comparaison. Celle-ci, définie comme « tout état affectif négatif », prend en compte les douleurs physiques et psychologiques.

Cette étude en particulier a été conduite par des éthologues, des vétérinaires et des spécialistes du bien-être animal. Les données ont été recueillies à partir de la comparaison de deux scénarios représentant deux modes d’élevage différents. La souffrance des poulets a ainsi été mesurée :

  • dans les élevages conventionnels qui utilisent des races à croissance rapide de type Aviagen Ross 308, Ross 708, Cobb 500. Le poids moyen des animaux à l’abattage, qui intervient à 42 jours, est de 2,5 kg, et la prise de poids moyenne par jour et par oiseau est de 61 g.
  • dans les élevages utilisant des races à croissance plus lente acceptées par l’ECC (JA 987, JA 787, Ranger Gold). Le poids moyen des animaux à l’abattage, qui intervient à 56 jours, est de 2,5 kg, et la prise de poids moyenne par jour et par oiseau est de 45-46 g.

Un mouvement pour la fin des pires pratiques d’élevage des poulets

En élevage standard, les poulets sont enfermés toute leur vie par dizaines de milliers, sans accès à l’extérieur, à un air pur ni même à la lumière du jour. Ils vivent entassés jusqu’à 22 par mètre carré. Leur litière n’est jamais changée et est gorgée de déjections. L’ammoniac qui s’en dégage brûle la peau et les poumons des animaux qui, par ailleurs, sont sélectionnés génétiquement pour grossir très vite. En conséquence, nombre d’entre eux souffrent de problèmes cardiaques et respiratoires et sont à peine capables de supporter leur propre poids. Certains ne peuvent plus se déplacer jusqu’aux lignes d’alimentation et finissent par mourir de faim ou de soif.

À l’abattoir, les poulets sont suspendus par les pattes, conscients, avant d’être étourdis. Une telle méthode provoque chez eux un stress important ainsi que de nombreuses blessures.

→ Voir nos enquêtes sur l’élevage et l’abattage des poulets


Le European Chicken Commitment a pour objectif de répondre à ces problématiques. Il constitue une demande minimale, portée à la connaissance des entreprises par une trentaine d’associations européennes dans le but de réduire les souffrances des poulets utilisés dans la production alimentaire.

En France, L214 demande également qu’au moins 20 % des approvisionnements en viande de poulets des entreprises qui s’engagent à respecter les critères de l’ECC soient issus d’élevages donnant aux animaux un accès au plein air ou à un jardin d’hiver.

→ Voir les critères du European Chicken Commitment

→ Voir la liste des entreprises engagées



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